Le parfait mélange entre tablette et ordinateur portable ? C’est ce que veut être la Tab S10 Ultra, troisième modèle du genre chez le Coréen. Après une Tab S8 Ultra et une Tab S9 Ultra encore plus réussie, est-ce que la S10 Ultra s’en sort aussi bien ? Elle paraît le vouloir en tout cas, en ne montant le prix que sur le modèle 5G en 1 To. Et, encore, cette hausse est de seulement 30 €, cela reste mesuré.
Toutefois, c’est le jeu des sept différences pour tenter de la différencier avec sa prédécesseuse. En tout, il semble que seulement quatre changements aient été opérés avec la génération précédente. On gagne un nouveau processeur, chez Mediatek cette fois avec le Dimensity 9300+. La connectivité se modernise, avec du Wi-Fi 7, ce sera plus futurproof que le 6E de la S9 Ultra. Enfin, petite cure d’amincissement, avec 14 g perdus, et 0,1 mm d’épaisseur en moins. Pas de quoi casser trois pattes à un canard sur le papier, peut-être est-ce un signe que Samsung a trouvé la formule idéale ?
Modèle | Samsung Galaxy Tab S10 Ultra |
---|---|
Dimensions | 208,6 cm x 326,4 mm |
Taille de l’écran | 14,6 pouces |
Définition | 2960 x 1848 pixels |
Densité de pixels | 239 ppp |
Technologie de l’écran | AMOLED |
Modèle du processeur | Dimensity 9300+ |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go, 16 Go |
Mémoire interne | 512 Go, 1024 Go |
Appareil photo (dorsal) | 13 Mp, 8 Mp |
Appareil photo (frontal) | 12 Mp |
Enregistrement vidéo | 4K@30 IPS |
Wifi | Wi-Fi 7 (be) |
Bluetooth | 5.3 |
NFC | Non |
Étanche | Oui |
Poids | 718 grammes |
Couleurs | Argent, Gris |
Fiche produit |
Un design grand(iose)
Cette Galaxy Tab S10 Ultra de Samsung est immense, c’est explicite. Le terme Ultra prend clairement tout son sens, et c’est un appareil singulier dans ce marché. À l’exception de quelques produits en marge, aucun acteur majeur ne propose une tablette de cette envergure. Il est donc complexe de comparer avec d’autres modèles pour savoir si Samsung tient un design optimal ou non.
Ainsi, cette tablette propose à l’avant un écran avec une occupation de 90 %. Aucune nouveauté de ce côté-là. On retrouve également une encoche pour loger les deux capteurs selfie, ultra-grand angle et grand angle. Cette encoche est dénuée de sens, surtout après trois générations. Pour le reste, les tranches et l’écran de la tablette sont correctement proportionnés pour s’assurer qu’elle tient bien en main.
Sur les tranches, justement, celles-ci sont plates, comme beaucoup de produits de Samsung récemment. C’est plus agréable de la prendre en main et donne un côté bien plus premium et sobre à la tablette. Quant à la face arrière, celle-ci ne rompt pas avec les générations précédentes. Deux capteurs sont logés individuellement, comme à l’avant. Un espace pour recharger le S-Pen se démarque avec une teinte différente. Autrement, c’est très classique. Notons que deux coloris sont disponibles, un gris qui tire vers le bleu et une couleur argent.
Clavier
Samsung propose depuis plusieurs années le Book Cover Keyboard, cette année équipé d’une touche IA. Cela s’inspire franchement des PC Copilot, en proposant un accès rapide à Gemini de Google. Ce clavier est excellent pour le confort de frappe, mais propose un trackpad plutôt limité en taille, qui gagnerait à s’agrandir. Ce qui est plaisant avec cette coque / clavier, c’est son utilisation.
La tablette s’aimante sur le clavier et peut donc s’installer et se retirer très facilement. Cela permet de rapidement prendre en main la tablette et la pose à plat pour écrire dessus. De plus, la partie arrière est équipée d’un kick stand, pratique pour la placer debout. Le fait que le clavier soit rapidement détachable permet ainsi de n’avoir que la tablette avec le kick stand et de l’utiliser de cette façon dans son lit sans que la place occupée ne soit trop importante.
Stylet
Le stylet de cette tablette, c’est le fameux S-Pen de Samsung. Ce stylet est disponible sur les tablettes, sur les Galaxy S Ultra, sur les Fold en option et sur, fut, les Galaxy Note. Samsung a un savoir-faire assuré sur ce produit, qui se ressent sur cette tablette. Ce stylet fourni dans la boîte est très commode et s’adapte très bien à votre manière d’écrire. Un bouton physique est placé assez proche de la mine, permettant d’écrire confortablement et de ne pas devoir bouger les doigts pour appuyer dessus. Il se glisse naturellement sous le pouce ou l’index selon votre prise en main.
Un immense écran qui dilue sa lumière
L’écran de la Tab S10 Ultra est donc très grand, au point qu’il en viendrait à diluer les promesses de lumière de Samsung dans son immensité. En effet, la marque annonce un pic à 1750 cd/m². Là où la Huawei MatePad Pro 12.2 de 2024 tient bien ses promesses, par exemple, la Tab S10 Ultra peine. Comparé aux 1750 cd/m² indiqués, nous peinons à atteindre les 900 en HDR, et seulement 819 cd/m² en SDR. Ce n’est pas faiblard, mais ce n’est pas excellent non plus.
Pour ce qui est de la fidélité des couleurs, Samsung est presque dans les clous. Entre les deux modes de couleur proposés par Samsung, on préfèrera le mode Vif, qui propose une meilleure fidélité des couleurs. Le DeltaE monte à seulement 3,15, contre 3,73 pour le mode de couleur « normales ». Dans le mode HDR, de manière assez prévisible, les couleurs s’emballent, et le DeltaE monte à 6,48. Ce n’est pas trop excessif, mais cela reste une valeur élevée, vous risquez de discerner la différence entre la couleur réelle et celle affichée.
Enfin, deux mesures intéressantes qui montrent que la tablette n’est pas mauvaise, ce sont la couverture de l’espace colorimétrique et la température des couleurs. La tablette couvre 120 % de l’espace BT.709, 80 % du DCI-P3 et 53 % du BT.2020. Ce sont des valeurs plutôt correctes. Pour ce qui est de la température des couleurs, on obtient presque 6300 K. On se rapproche de la valeur cible de 6500K, c’est également honnête comme mesure.
OneUI, toujours aussi bien adapté pour les tablettes
J’ai un amour particulier pour les produits du coréen, c’est certain. Ainsi, sur le plan du logiciel, je suis plus habitué, et OneUI est une surcouche que je maîtrise et apprécie. Toutefois, Samsung fait un travail caractéristique sur sa surcouche pour l’adapter aux tablettes. En toute objectivité, dans le monde d’Android, c’est sûrement la meilleure option que vous pourriez choisir.
Un bon exemple de cela, c’est Samsung Dex. C’est une adaptation logicielle, activable grâce au clavier de la tablette, qui émule un semblant de Windows. Sur une tablette de cette taille, cela prend tout son sens. On retrouve les logiques et les habitudes que l’on aurait sur Windows de Microsoft, sans avoir à changer de produit. Les fenêtres sont mieux organisables à l’écran et une barre des tâches s’ajoute en bas de l’écran. Notons d’ailleurs qu’une nouvelle version de Dex a été ajoutée, qui est plus légère. Le but est d’optimiser l’usage au clavier et à la souris, avec une interface moins lourde. Le temps de chargement est ainsi instantané, mais cette nouvelle version apporte moins de changements. Heureusement, Samsung a laissé l’ancienne option dans les paramètres.
Performances en hausse, mais un choix surprenant
Comparé à la précédente génération, les performances sont sensiblement en hausse. Samsung a toutefois fait un choix surprenant, celui de quitter la crèmerie Snapdragon. On passe chez Mediatek, avec le Dimensity 9300+. L’époque où les processeurs de cette marque étaient moins performants est révolue. Ici, ce processeur rivalise largement avec le Snapdragon 8 Gen 3.
Dans la plupart des tâches, vous n’aurez pas de différence sensible si vous comparez avec une tablette équipée du Snapdragon 8 Gen 3. Les performances en gaming seront légèrement en retrait, mais c’est vraiment minime. Cette tablette se plaçant à mi-chemin entre le monde des ordinateurs portables et des tablettes, les performances doivent être élevées pour des usages poussés.
Et, c’est le cas ici. Rares sont les fois où la tablette commence à peiner pour lancer des applications ou réaliser des tâches gourmandes. Le seul moment où j’ai senti des ralentissements, c’est lorsque j’ai lancé simultanément plusieurs onglets Google, X et LinkedIn sur les applications natives, tout en prenant des notes manuscrites sur Samsung Notes, avec un enregistrement vocal sur la même application. Le multitâche suivait, mais j’ai ressenti quelques lenteurs sur le stylet. Il m’a suffi de fermer X et LinkedIn pour que cela revienne à la normale, j’avais un peu forcé en même temps.
Des photos fidèles et consistantes
Les tablettes sont très rarement pourvues d’une partie photo haut de gamme. Les constructeurs y font des concessions logiques, en limitant la polyvalence via le nombre de capteurs. À l’avant comme à l’arrière, on retrouve un ultra-grand angle et un grand angle. Les capteurs photo à l’arrière sont bons et font preuve d’une force : la consistance des couleurs. Que vous soyez sur le x0.5 ou le x1, vous aurez des couleurs similaires. Cela fait moins tache quand vous faites une galerie de photos.
Pour les photos de jour, la qualité est donc bonne, avec une limitation à un zoom x8, due à l’absence de téléobjectif. Au-delà du x1, c’est donc un zoom numérique qui est proposé. Pour ce qui est des photos de nuit, ce n’est pas excellent, mais cela peut faire l’affaire pour une photo rapide d’appoint. La prise de documents est également très bonne, avec le logiciel photo de Samsung qui s’adapte parfaitement aux conditions de luminosité et de prise de vue.
Un point intéressant aussi, ce sont les capteurs selfie. L’ultra-grand angle est parfait pour faire de la visio à plusieurs, dans un usage familial par exemple. Pour un usage plus professionnel, le capteur selfie classique fait l’affaire. La qualité est au rendez-vous.
Une batterie longue durée et longue recharge
Sur le papier, l’aspect batterie de cette Tab S10 Ultra est composé d’un accumulateur de 11 200 mAh et d’une recharge à 45 W. Pour l’autonomie, cette immense batterie est contrebalancée par un écran pompeux en énergie. Toutefois, cette batterie permet de tenir largement une journée de travail intensif. Après plusieurs usages poussés, malgré tout, je suis arrivé à atteindre tous les soirs sans avoir à brancher le chargeur en cours. À raison de huit heures d’utilisation et de quelques heures de veille dans le sac, la tablette tient donc la journée complète.
Néanmoins, cette immense batterie nécessite une recharge relativement longue. Pour faire le saut de 0 à 100 %, on a noté une durée totale de charge à 1 h 20. C’est légèrement au-dessus de ce que peut faire une Huawei MatePad Pro, sans tomber dans les travers d’autres tablettes. On aurait pu apprécier une recharge à 65 W, voire plus, mais Samsung reste bloqué depuis 5 ans à 45 W maximum sur tablettes et téléphones.
Prix et disponibilité
La Tab S10 Ultra est disponible dans de nombreuses versions, entre i-Fi et 5G, selon le stockage et les coloris. D’après le site officiel, le modèle Wi-Fi se décline en 256 Go, 512 Go et 1 To de stockage. Respectivement, les tarifs sont de 1349 €, 1499 € et 1799 €. Seul le premier modèle propose le coloris argent.
Si vous souhaitez disposer d’une connectique 5G, c’est possible sur les modèles 256 Go et 1 To. Le premier modèle est proposé à 1579 € et 1929 € pour le second. Même règle pour le coloris, seul le modèle à 256 Go de stockage propose le coloris argent, ce sera du gris pour l’autre.